Dans la rue des Ateliers à Molenbeek, chez JES Brussels, les jeunes peuvent s’adresser au Médialabo/Labo Média pour toutes questions et projets numériques. Le Médialabo est tant un endroit physique de travail qu’une organisation d’encadrement où les animateurs de jeunesse Elke en Ismet organisent diverses activités avec les jeunes et les encadrent dans leurs projets autour des médias numériques. Cela part des jeux en passant par la radio jusqu’au montage de films etc…
On trouve dans le Médialabo-atelier une large gamme de matériel technique avec lequel les jeunes peuvent travailler: des IMacs avec software Adobe pour réaliser entre autres le montage, un ‘green screen’/ écran vert pour lequel ils pourront réaliser des court-mètrages, différentes sortes de camera’s, d’objectifs, de micros, de trépieds, etcétéra. Et tout ce matériel est à la disposition des jeunes à emprunter. Elke, l’une des responsables du Médialabo, nous raconte comment fonctionne l’atelier numérique et comment ils ont pu –continuer à- atteindre les jeunes pendant le confinement.
Avec quel genre de projets les jeunes s’adressent-ils à vous?
La plupart des jeunes viennent vers nous avec une question très technique. Ils ont par exemple besoin d’aide avec le montage d’une vidéo ou pendant le tournage lui-même. Pour le moment j’accompagne une fille qui veut se perfectionner en photografie par exemple. Au début elle n’en avait aucune notion de la photografie mais y était fort intéressée. Les genres de projets peuvent être très divers et nous essayons toujours d’aider les jeunes avec ce qu’ils demandent. Ce n’est certainement pas un trajet fixe que nous proposons, mais vraiment une assistance personnelle sur mesure de la demande de chacun. D’autant plus aujourd’hui avec le corona. Autrement nous pourrions de temps à autre mettre quelques jeunes ensemble pour un encadrement en groupe, mais actuellement nous nous concentrons vraiment sur cet accompagnement ‘un sur un’.
Comment les jeunes arrivent-ils jusqu’à vous?
Jusqu’à présent ils nous trouvent souvent par l’intermédiaire d’un collègue ou d’autres organisations. Mais nous voulons dans l’avenir attirer plus de jeunes de façon active et directe pour étendre et renforcer notre équipe de bénévoles pour qu’ils puissent eux aussi de temps à autre réaliser des vidéos pour JES ou prendre des photos etc… Pour le moment nous nous concentrons surtout sur les jeunes qui nous ont été envoyés, parce que nous ne pouvons en tous cas pas organiser de grandes activités de groupe. C’est chouette que nous pouvons déjà aider ces jeunes-là de façon concrète en tous cas.
D’autres organisations de jeunesse aussi peuvent demander des formations chez vous. De quel genre de formations s’agit-il alors ?
En temps normal nous avons différentes sortes de formules: des trajectoires et des semaines d’atelier, des formations et des ateliers de courte durée. Lors des trajectoires et semaines d’ateliers nous abordons par exemple un certain sujet pendant 1 semaine entière. Il peut par exemple s’agir de la réalisation de jeux, de digital storytelling (raconter une histoire de façon numérique), de la photografie… Les formations sont donc vraiment conçues sur mesure de l’organisation qui nous la demande. Cela va de la formation générale sur comment travailler avec les jeunes et avec les enfants autour de l’identité (en ligne) et de l’expression jusqu’à une formation spécifique sur le ‘digital storytelling’ (comment raconter une histoire via la voie numérique), la mise en place de projets vidéo ou de photografie ou l’utilisation de notre application Lomap (lien https://www.lomap.be/) dans le projet de participation. Nous donnons bien entendu aussi des formations sur Squeeze, un jeu développé par nos soins sur l’identité en ligne. Notre offre est largement publiée sur notre site web (lien https://jesbrussels.be/vrije-tijd/medialabo/aanbod/).
our le moment nous nous concentrons surtout sur les jeunes qui nous ont été envoyés, parce que nous ne pouvons en tous cas pas organiser de grandes activités de groupe. C’est chouette que nous pouvons déjà aider ces jeunes-là de façon concrète en tous cas.
Micro Trottoir est un podcast concis diffusé en ligne où nous passons voir les jeunes devant chez eux sur le “trottoir” et les interviewons sur ce qui les (pré)occupe ces jours-ci et comment ils vivent le confinement
Pendant le confinement il y a eu peu d’activités de groupe. Qu’avez vous fait pour passer ces derniers mois de la façon la plus optimale possible?
Nous avons renforcé notre collaboration avec ‘De Studio’ (anciennement ‘De Rockfabriek’, notre studio d’enregistrement musical), avec notre animatrice culturelle de jeunesse Sara Van der Zande. Ainsi nous avons organisé ensemble, début octobre dernier, le weekend des producteurs. Pendant ce weekend-là les jeunes participants ont été transformés de Beatmaker à Producteur afin qu’ils puissent travailler eux-mêmes avec d’autres jeunes dans notre studio d’enregistrement. Après les mesures se sont renforcées et nous avons repris notre approche ‘un sur un’. Pourtant un autre projet en est issu, à nouveau en collaboration avec notre animatrice culturelle de jeunesse Sara et notre collègue agent des politiques de jeunesse Anastasia: Micro Trottoir.
Micro Trottoir est un podcast concis diffusé en ligne où nous passons voir les jeunes devant chez eux sur le “trottoir” et les interviewons sur ce qui les (pré)occupe ces jours-ci et comment ils vivent le confinement sur divers niveaux: leur bien-être mental, si ils voient encore souvent leurs copains, ce qu’ils font comme activités, etcétéra. C’est vraiment marrant à faire, car c’est une façon de rester en contact avec eux, de les voir personnellement, de voir comment ils vont et en même temps de les mettre à l’honneur eux-aussi. En plus cela crée une prise de conscience auprès des jeunes et leur donne une voix dans cette periode de confinement.
Remarques-tu que cela leur fait du bien d’en parler?
Cela dépend un peu du cas par cas. Les jeunes que nous avons interviewés sont bien entendu des jeunes qui n’ont pas peur de s’exprimer et qui arrivent facilement à en parler. Mais je crois bien que cela leur fait effectivement du bien d’avoir l’occasion d’en parler. Il y avait par exemple un jeune qui connaissait vraiment une mauvaise passe au niveau mental mais il a quand même réussi à bien le ventiler pendant l’interview. Pourtant, j’imagine qu’il y a bon nombre de jeunes qui ont difficile à en parler ou n’en ressentent aucun besoin. Mais raison en plus pour interviewer les jeunes qui arrivent facilement à s’exprimer sur la question et de diffuser cela (voir lien plus bas). Espérons que d’autres jeunes se reconnaissent dans ces témoignages et puissent y trouver une certaine réflexion.
Etait-ce le but de ce projet de donner en certain sens un signal comme quoi il faut être plus préoccupé du bien-être mental des jeunes?
Nous pensions certainement à la création d’une conscience sur le sujet. Car à mon avis on parle beaucoup sur les jeunes, le fait qu’ils ont des problèmes et peu d’occasions de faire des d’activités ou loisirs, etcétéra. Mais on entend assez rârement la voix des jeunes mêmes sur la question. C’est ce qui nous importait, de leur donner l’occasion de s’exprimer eux-mêmes oui.
Pourquoi les gens doivent-ils écouter le podcast?
En premier lieu il s’agît vraiment d’un podcast réalisé pour et par les jeunes. Sara, Anastasia et moi-même avons en première instance commencées par interviewer les jeunes mais entretemps nous sommes arrivés à une phase où les jeunes ont repris le relais et se sont mis à interviewer leurs amis et amies. En second lieu: moi-même je trouve cela assez thérapeutique de l’écouter. On s’y reconnais souvent très fort. Les jeunes sont d’une part tres ouverts sur leurs struggles/difficultés mais d’autre part ils donnent également de bons tuyaux sur comment passer cette période difficile d’une meilleure façon. La plupart des jeunes voient aussi bien des côtés positifs que négatifs au confinement. C’est dans ce sens-là que je trouve l’écoute du podcast assez agréable, car cela donne à chaque écoute une nouvelle perspective sur la situation.
Interview: Kirsten Bogaerts – febrier 2021